De la Hauteur à Brazza ou un nouveau centre bourg?
Brazza selon Klouche
L'architecte Djamel Klouche a présenté lundi un plan cadre pour l'aménagement du secteur Bastide-Brazza.
Le secteur Bastide-Brazza s'étend du pont levant à l'avenue Thiers.
En préambule à la séance du Conseil municipal qui s'est tenue lundi après-midi, l'architecte-urbaniste Djamel Klouche a présenté aux élus son « plan cadre » pour l'aménagement du secteur Bastide-Brazza. Ce secteur est compris entre le débouché du futur pont levant et l'avenue Thiers : c'est un maillon stratégique au sein du futur « arc de développement durable » censé se dessiner du Lac jusqu'à Euratlantique.
À la base de la réflexion de Djamel Klouche, il y a ce constat : « Il ne faut pas essayer de mimer la rive gauche sur la rive droite. Souvent, quand une ville est traversée par un fleuve, chaque rive a sa singularité. Ici, à Bordeaux, nous avons sur la rive gauche une ville de pierre très constituée, très minérale, très dense… et sur la rive droite, un espace végétal, lâche, diffus… La rive droite doit rester un paysage, plutôt que de rechercher à tout prix la densité ou la minéralité. »
À partir de ce postulat, Djamel Klouche a imaginé un territoire à deux dimensions : doux au premier plan, dense au second plan. Calme le long des berges, avec des bâtiments « plutôt bas », une circulation automobile « de quartier », modérée… et davantage de densité, d'activités et d'énergie urbaine de part et d'autre de l'ancienne voie ferrée qui part de Cenon Pont-rouge pour aboutir au Mégarama : cette voie ferrée pourrait être offerte au tram et, pensée dans ce plan comme une colonne vertébrale de la future rive droite, elle deviendrait un « corridor » de commerces, de logements…
Inquiétudes sur le trafic
Djamel Klouche a par ailleurs suggéré que quelques édifices assez hauts se dressent, tels des signaux, au pied du pont levant. Que les futures voiries respectent les lanières qui rythment le quartier. Et que la halle en bois de l'ancienne usine Soferti soit préservée pour devenir une « icône du quartier ».
Ce plan est un document-cadre ; il n'a pas de valeur opérationnelle, se contentant de proposer quelques grandes trames. C'est peut-être pour ça, parce qu'il reste encore très large, qu'il a été accueilli favorablement par l'ensemble des élus. « En conseil de quartier aussi, les habitants ont bien reçu cette étude, car elle respecte les spécificités des lieux », a précisé l'adjointe Muriel Parcelier.
La principale inquiétude exprimée lundi porte sur le trafic automobile que drainera le pont levant. Et, par conséquent, sur le tracé de la voirie qui irriguera le quartier. C'est une question qu'on entend beaucoup à la Bastide depuis que le chantier du pont a commencé… Lundi, elle a été portée par Emmanuelle Ajon (PS) : « Les gens s'interrogent sur ces futurs axes de circulation, à la fois à cause de la pollution et à cause des expropriations qu'ils pourraient générer. »
Il faudra attendre que la CUB ait bouclé, d'ici la fin de l'année, son SDAU, schéma d'aménagement et d'urbanisme, pour y voir plus clair sur ce point sensible.